Les outils de préparation mentale en kite (Prendre une vague plus grosse ou envoyer le kiteloop)

La préparation mentale devient une tendance incontournable dans le sport de haut niveau. Aucun athlète ambitieux ne pourra bientôt s’en dispenser. Le travail sur le mental ouvre les portes de la performance, mais, au-delà du résultat sportif, il permet aussi de progresser à son petit niveau. Las d’en entendre parler sans comprendre concrètement de quoi il s’agit, voici quelques clés pour appréhender la démarche et un aperçu de quelques techniques de « PM » les plus éprouvées, sur des cas concrets. Juste pour savoir comment cela se passe.

Par Vincent Chanderot avec la complicité de Marine Descols, 2021, KITEBOARDER 216

Avec de la technique, du physique et une bonne connaissance du milieu, tout devient beaucoup plus facile, cependant le kite, c’est aussi beaucoup dans la tête. Dès les débuts, la capacité à croire en soi et à vivre avec ses appréhensions est déterminante dans la progression. Nombreux sont ceux auxquels la préparation mentale (PM) n’inspire rien et on ne peut leur donner tort, tout comme à ceux qui n’envisagent pas de travailler le physique en salle, car le kitesurf en amateur peut très bien se suffire à lui-même. Il réclame naturellement des dispositions mentales que la pratique fait évoluer. Un travail spécifique permet néanmoins de développer ces qualités. Apprendre à vivre avec ses émotions, dont notre sport est grand pourvoyeur, facilite la progression, repousse les limites et, c’est important, décuple le plaisir. Différentes techniques peuvent être mises en œuvre, allant des plus documentées (psychologie, sophrologie, autohypnose) aux plus spirituelles voire ésotériques, mais nous n’évoquerons que les premières.

La peur inhérente aux sports de glisse

Notre activité nous confronte tous les jours à des risques, dont nous avons peur à divers degrés. La crainte de se faire croquer par une vague, de se faire emmêler dans les lignes, de se tordre la cheville dans le strap, la peur de la blessure, de la noyade, l’appréhension de la vitesse ou de la perte de contrôle…  Ces émotions sont nécessaires à l’instinct de survie –à la conservation de marges de sécurité- mais sont des freins à la pratique et à la progression. L’apprentissage autonome est aussi marqué par cette peur d’essayer (ou flemme), qui conduit à privilégier le kiff des bords interminables plutôt que de courir le risque de tomber prématurément (et de devoir tout recommencer) en s’exerçant au jibe ou au virement. Marine Descols, préparatrice mentale à Chambéry, fréquente les peurs au quotidien à travers son activité de coaching, notamment pour base-jumpers. Elle soutient l’importance d’identifier l’origine des peurs. Sont-t-elles rattachées à une mauvaise expérience, un traumatisme ou s’agit-t-il d’une peur imaginée voire fantasmée ? Il n’est pas inutile de se faire accompagner, même brièvement, à la suite d’un accident, subi ou dont nous aurions été les témoins, car le trauma sous-jacent, même s’il n’est pas perceptible, peut générer des pensées négatives inhibitrices. Les peurs imaginées/fantasmées regroupent les angoisses quasi-irrationnelles et celles émanant de manœuvres inconnues, de réflexes archaïques ou de schémas moteurs inadaptés (incapacité à réaliser un mouvement « contre-nature »).

Questionnement de l’origine de ses peurs

(c) Matchu

Il faut, pour surmonter les peurs, commencer par poser les bonnes questions. A soi-même, mais aussi à ses potes, ou ses élèves dans le cas des moniteurs, afin d’éviter des réponses toutes-faites et inadaptées. Pour Marine Descols, l’enseignant ne doit pas projeter son univers sur celui de l’élève. Il risque de passer outre des peurs propres à son interlocuteur en les déniant (« cette chose ne fait pas peur »), car ce qui vaut pour l’un avec son background ne vaut probablement pas pour l’autre. Une jeune kiteuse morte de trouille dans le vent fort pourra être totalement hermétique à toute argumentation sur le depower si c’est le clapot, les conséquences d’une blessure sur son boulot ou la séparation d’avec son enfant qui l’angoissent, et il faudra poser des mots dessus. Seul un auto-questionnement en profondeur permet de trouver les réponses les plus pertinentes pour soi, car il n’en existe pas d’universelles. En acceptant sa peur comme un tout, on se prive de pouvoir la morceler : « Je n’aime pas les gros sauts. Point » ou « je n’irai jamais chercher les grosses vagues » sont des voies sans issue, tandis que la recherche de l’élément bloquant permettra d’inverser la chose en travaillant ce point.

De quoi ai-je peur ? Pour quelles raisons ai-je peur ? Qu’est-ce qui pourrait atténuer cette peur ? Pourquoi ai-je décidé de le faire quand même ?

Ce questionnement, s’il survient souvent sur l’eau (plutôt formulé alors par un « qu’est-ce que je fous là ?») devrait se pratiquer en amont, au calme. Dans la peur de la chute, identifier les raisons pour lesquelles elle survient et quels sont nos moments clé permettra de s’en libérer un peu. Dans le bouillon, on sollicite plutôt des techniques de respiration, on essaie de rationnaliser ses pensées et on se concentre sur l’analyse pour sortir d’une situation inconfortable. Exprimer à haute voix ce qui se passe et ce qu’on doit faire aide à tempérer ses réactions au stress. Se concentrer sur la technique permet de basculer la peur en arrière-plan. On peut encore tenter de switcher les idées négatives en faisant émerger les pensées positives (beauté du spot, plaisir de naviguer avec les copains, adrénaline, exploit, suite de la session qui sera fabuleuse…).

La psychologue Dorothée Boudgourd intervient en PM auprès des athlètes de haut niveau du pôle France FFV. Elle y accompagne notamment la transition vers les supports à foil, susceptibles de générer de nouvelles appréhensions : même en haut niveau, il peut y avoir de la crainte d’une maîtrise aléatoire de l’engin à haute vitesse, la peur de la chute et d’être percuté par un autre concurrent. La psychologue propose entre autres un travail sur les routines de concentration et d’activation, ainsi que sur la confiance, grâce à l’élaboration d’un discours interne sur les capacités.

Distribil par Eric Bellande

Discours interne

Afin d’encourager la sortie de la zone de confort malgré les peurs et pour atteindre l’état de « flow », la coach fait émerger un discours, un monologue à destination de soi-même, qui permet de se rassurer et de se transcender. Le flow est un état de concentration dans lequel on est totalement plongé dans ce qu’on fait, libre de toute pensée parasite, qui génère une sensation de bien-être grisante. On accède facilement au flow sur une vague, mais ça peut également être le cas en faisant la vaisselle. Chacun se dit une sorte de « Allez, go ! » en se lançant sur un jump, le discours interne c’est déjà un peu ça, mais en plus élaboré et plus efficace ! Ce discours est toujours positif dans le fond et aussi dans la forme, car le cerveau ne comprend pas les formulations négatives. Il doit intégrer une analyse de la situation et de ses compétences, afin de switcher les pensées négatives pour récupérer de la sérénité. On ne se ment pas à soi-même, il faut croire vraiment en ce qu’on dit, aussi notre discours ira rechercher des souvenirs réels et valorisants. Il ressuscite la mémoire de situations semblables surmontées avec succès. « Je vais réussir parce que je sais le faire, j’y suis déjà parvenu plein de fois ». C’est à cette fin qu’il est très intéressant de tenir un carnet de navigations et de progression. On peut y consigner les commentaires positifs des potes de session, toutes les bonnes sensations, les exercices ou les prouesses réalisées, afin qu’ils puissent être remobilisés facilement. Cela permet d’emmagasiner de la confiance mais aussi de pointer ses défauts, en vue d’augmenter éventuellement les marges et de verbaliser les points à travailler. Il résulte de ce travail un discours interne unique, qui nous est propre et parfaitement adapté.

On peut avoir le mental pour le big air, mais pas encore la technique… attention 🙂 ((c)Burblies)

Imagerie mentale ou Visualisation

Le cerveau ne ferait pas de distinction entre la visualisation mentale d’une manœuvre et son exécution. Donc mimer un jibe ou un move les yeux fermés en chaussettes dans le salon, c’est aussi utile ! Les pilotes de la patrouille de France aussi se prêtent à cet exercice, qui permet de bien mémoriser une trajectoire ou une séquence. Selon Domitille Kiger, championne du monde de freefly, dix visualisations de saut équivaudraient, en termes d’apprentissage, à un saut en vrai. Il existe deux visualisations complémentaires. La visualisation interne prend le point de vue du rider (en caméra embarquée) et fait appel aux sens (vision, mais aussi kinesthésie, audition, etc) pour reproduire une gestuelle. La visualisation externe, obtenue par l’œil de l’observateur extérieur, est quant à elle toute indiquée pour la correction des gestes et des placements, grâce à une visualisation de l’ensemble corps + kite + board + océan. Les deux exercices peuvent être pratiqués dans la même séquence d’entraînement, par exemple en alternant deux fois chaque visualisation. Cet exercice n’est toutefois pas inné, il a besoin d’être travaillé, car un cerveau non-entraîné se laisse aisément distraire par des pensées parasites, pour ensuite se disperser et ne jamais aboutir. Une bonne visualisation devrait paraître en HD, regorgeant de détails, de couleurs, de sons, d’émotions. Son rendu devrait sembler de plus en plus riche et vivant au fur et à mesure de la pratique : intégrer des vagues et des nuages changeants, distinguer des variations de vent, croiser des regards, sentir l’eau glisser sur le pied, savoir où se trouvent ses mains et avec quelle force elles serrent la barre…. Exercice : On peut commencer par l’observation attentive d’une photo pendant une minute, puis on essaiera dans la foulée de la visualiser les yeux fermés. A chaque fois avec plus de fidélité et de sensibilité. Par la suite, des vidéos embarquées -ou suiveuses- peuvent être utilisées comme base afin de les reproduire mentalement. Enregistrer un texte décrivant très précisément une séquence est enfin une méthode très puissante afin d’obtenir une visualisation détaillée. La préparatrice mentale du Pôle France élabore avec les athlètes ce type d’audio personnalisés. Dorothée Boudgourd nous propose en encadré un exemple de séquence de visualisation, augmentée d’un discours interne très positif, dont l’objectif est d’améliorer la confiance et la compétitivité à chaque écoute. Vous pouvez vous en inspirer pour l’écriture de celui qui vous conviendra. La PM est une démarche très individualisée qui ne se satisfait pas de formules toutes faites, les solutions et techniques étant très diverses en fonction des individus.

Augmentez vos capacités de visualisation : observez attentivement cette image pendant 1 minute et tentez de reproduire mentalement le maximum de détails. Recommencez (c) Cat Yde

Techniques de respiration et d’ancrage issues de la sophrologie

La peur -de la chute et de ses conséquences- est un état normal, voir indispensable. Elle s’accompagne d’une accélération du rythme cardiaque, c’est une préparation physiologique au reflexe animal de la fuite. Les exercices sophrologiques de respiration sont d’une efficacité redoutable pour la contenir. Le pouls baisse et le calme est recouvré grâce à la respiration « parasympathique ». Elle consiste à réaliser de longues expirations tandis que les inspirations sont plus courtes. Nous avons tous déjà ressenti l’effet relaxant de ce souffle prolongé dans un moment de stress, et pourtant, dans le feu de l’action, on se retrouve parfois dans une apnée contreproductive. Elle peut nuire à la lucidité, aussi un enjeu sera de parvenir à contrôler cette respiration. Identifier l’état dans lequel on se trouve et celui vers lequel on désire se retrouver est important, car un manque de stress (un hypostress) peut aussi engendrer des réponses inadaptées (manque d’implication, de concentration, de combattivité…). Dans ce cas, la respiration « (ortho)sympathique » permet d’apporter un shoot d’agressivité, grâce à une expiration très rapide et une inspiration plus longue. Là encore vous pratiquez déjà cette respiration inconsciemment, en exhalant rapidement pour vous donner du courage au crux d’une manoeuvre (« ouf-ouf-ouf »). On peut jongler entre ces deux respirations selon la situation, par exemple pour se relaxer pendant l’approche d’une vague, puis s’exciter quand il faut envoyer du bois, mais là encore les besoins diffèrent énormément selon les individus et leur forme du moment.

Laurence Barraud, sophrologue Toulousaine suit des aviateurs et observe que beaucoup « respirent à l’envers », peut-être en raison du stress. La respiration dite « abdominale », qui est celle à pratiquer en toutes circonstances, consiste à inspirer en gonflant le ventre et expirer en le rentrant. Le niveau supérieur consiste à parvenir à respirer sur 3 étages, ce qui signifie pour une inspiration : gonfler le ventre / écarter les côtes / monter les clavicules.

Les apnéistes que l’on voir inspirer en rentrant le ventre à l’extrême ne respirent pas… ils font de l’apnée ! Plusieurs techniques de sophro permettent encore d’effectuer un switch émotionnel, pour se réconforter sur ses capacités à affronter une situation stressante. Les sophrologues convoquent leur « objet neutre » (comme les marins s’accrochaient à l’amulette de leur saint-patron Christophe). Penser à cet « ancrage », ou encore réaliser un geste bien précis (et défini à l’avance, tel qu’une série de pressions sur la barre de la main qui devra tirer) avant d’envoyer un move permet, semble-t-il, de se projeter positivement. L’ancrage est corrélé au souvenir d’avoir déjà réussi à franchir l’épreuve avec succès, à se croire réellement capable de la surmonter à nouveau. Certains y verront un tic ou une superstition, d’autres, comme Zidane et sa chaussette droite y trouveront une inspiration.

Rita Arnaus pratique le Yoga avant sa session et entre doucement dedans pendant la préparation du matériel

Faire du cuir

Se savoir capable de réaliser quelque chose est fondamental pour y parvenir. Mais quand on ne l’a encore jamais réalisé, ça n’a rien d’évident. La préparation mentale, peut intervenir ici, mais si elle est un instrument puissant pour performer, elle ne dispense évidemment pas de la maîtrise des fondamentaux et d’une progressivité. Quoiqu’on prépare grâce à la visualisation, cela se fera toujours par étapes une fois sur l’eau, décomposé dans des conditions de difficulté croissante. N’allez pas croire que le visionnage et la visualisation de vidéos du KOTA suffira à un débutant pour envoyer son premier kiteloop avec sérénité sans se crasher. C’est toujours dans le bouillon que tout cela se construit et « Faire son cuir » reste indissociable du travail technique et de la connaissance du milieu. Le mental permet une bonne application de la technique, pas de s’en dispenser. La visualisation du kiteloop permettra de maîtriser le timing, mais il faudra être passé par toutes les étapes du saut simple, downloop, kiteloop en vent arrière, à l’éjection de la planche en vol pour disposer des bases et alimenter le discours interne. Même s’il est possible d’envoyer des loops moins hardcore en les déclenchant tardivement, il n’y a néanmoins pas de marche arrière possible. C’est une envie irrépressible et la confiance dans ses fondamentaux qui permet de franchir ce cap inhabituel. Notre cerveau, plastique, s’habitue à la peur à force d’y être exposé. Cette « homéostasie du risque » permet, avec l’expérience, de pousser plus loin l’acceptation du danger. Il convient alors de garder la tête froide et de ne jamais occulter ce risque, parce qu’à force de le gérer, on ne le perçoit plus, il devient routinier… or la routine tue. La peur ne devrait jamais disparaître et être toujours entendue. Plutôt que de la nier ou de la laisser nous submerger, on cherchera à en faire émerger une analyse rationnelle de la situation. C’est ce que les coachs entendent par « vivre avec ses émotions ». On se répète souvent ce mojo : « « les conditions sont fortes, ok, mais elles ne me sont pas inconnues et si c’est gros pour moi, ça l’est aussi pour les autres ». Le groupe génère une émulation qui permet de se transcender, mais aussi une pression. Il ne faut jamais omettre de placer ses garde-fous en connaissant les niveaux et les personnalités le composent. Car ça n’est pas parce que c’est bon pour eux que ce le sera pour vous !

 Coaching et thérapies comportementales

 Des thérapies cognitives comportementales brèves peuvent aider à changer les perceptions : on n’aura plus peur de ce qui ne sera plus perçu comme dangereux, par un moyen ou un autre. La technique des psychologues EMDR (Eye Motility Desensibilisation Reprogrammation), basée sur les mouvements oculaires rencontre de bons résultats pour archiver des pensées traumatisantes vécues précédemment. L’hypnose et l’autohypnose jouissent aussi d’une grande popularité pour lever des inhibitions. Une progression du mental plus rapide que les capacités techniques, risquerait-t-elle de faire basculer dans le camp des inconscients ? Selon Marine Descols, PM praticienne en hypnose, si « l’hypnose facilite l’apprentissage, il ne faudrait surtout pas se raconter la mauvaise histoire ». Cela peut être un risque avec une mauvaise utilisation de tutos. Les coach PM peuvent éviter des fausses routes, mais ils sont peu nombreux dans chaque discipline sportive. Les formations de PM ne sont pas homogènes et mieux vaut encore se fier au bouche-à-oreille. S’il s’agit d’hypnose, on s’adressera à un professionnel de santé formé sérieusement, car les diplômes acquis en quelques jours par des personnes sans aucune qualification préalable foisonnent sur le marché. Une rencontre constructive avec un sophrologue, un psychologue préparateur mental ou un coach permet de cibler rapidement ses besoins et d’optimiser les exercices, que ce soit pour la peur mais aussi la recherche de performance en compétition. La plupart, tels Dorothée Boudgourd ou Marine Descols prennent aussi en charge les sportifs à distance par visio. Cette dernière met cependant en garde contre une possible addiction : le coach ne doit pas devenir un gourou. Son intervention devrait, dans la pratique amateur, pouvoir se limiter à quelques séances, le temps de transmettre au pratiquant les clés d’une PM autonome.

Hypnose avec Marine Descols pour envoyer du bois, comme elle!
UN EXERCICE D’AUTOHYPNOSE : DEPASSER LA PEUR LORS D’UN APPRENTISSAGE  
Marine Descols nous offre une séquence audio réalisée pour nous à retrouver ici : https://marinedescols.com/pm/
« Cet audio est destiné aux sportifs en plein apprentissage d’une nouvelle technique, qui rencontrent une peur réflexe limitant leur progression. L’exercice consiste à décomposer le mouvement, puis à assimiler chaque étape indépendamment, dans le but d’apprivoiser la sensation d’inconnu ». Marine Descols est kiné de formation, diplômée d’un DU d’hypnose médicale et préparatrice mentale auprès des champions de wingsuit, dont elle fait partie. Elle est également la brune qu’on retrouve avec « le blond » en base jump ou en wingsuit propulsée par des turbines électriques. Elle intervient dès cet hiver auprès du comité olympique CDOS 74 dans une des rares formations de PM ouverte à tous pouvant être financée par vos CPF.  
Un exercice de Visualisation : Confiance pour surfer une vague plus grosse   Voici une séance de visualisation inspirée et validée par Dorothée Boudgourd, psychologue, préparatrice mentale du pôle France, intervenante au Centre de Ressources en Optimisation de la Performance et Psychologie du Sportif (Université de Lille) et Championne du monde de Match-race. Utilisez ce texte comme base pour inspirer le vôtre, qui s’attardera sur ce dont vous avez besoin. Faites-le enregistrer, lentement, par une voix douce (ou demandez à Dorothée de s’en occuper avec vous) puis écoutez-le autant que possible en augmentant à chaque fois le niveau de réalisme.  

” Tu t’installes confortablement… Dans un premier temps, tu vas te concentrer sur ta respiration… sur l’air qui rentre… qui sort… tranquillement… trouver tout simplement le rythme respiratoire le plus agréable pour toi, ni trop lent… ni trop rapide… juste bon. Tranquillement, tu peux te faire un petit scan corporel et ressentir les points de contact de ton corps avec le matelas… tes pieds… tes jambes… tes fesses… ton dos… tes bras, tes bras jusqu’au bout de tes doigts… et ta tête. Tes dents sont desserrées… ta langue posée, détendue dans ta bouche… ton front est bien lisse. Si tu sens trop de mouvements derrière tes yeux, tu peux serrer fort tes paupières à trois reprises… jusqu’à ce que tes yeux s’apaisent… très très bien…    Et maintenant tu vas imaginer… que tu es sur la plage… juste avant une session… le vent est fort, la houle est grosse… tu entends les drapeaux qui claquent… tu le sens même sur ton visage, tes cheveux… le bruit des vagues qui se brisent est sourd et omniprésent… tu ressens une atmosphère stressante… mais euphorique sur la plage… ton rythme cardiaque augmente peut-être à certains moments, mais tu le régule… avec une respiration abdominale… les ailes bougent, d’autres se mettent à l’eau… tu restes vigilant… tu es calme, malgré ce contexte, la respiration t’aide à rester calme… tranquille… serein…tu as hâte d’aller sur l’eau… hâte de te confronter aux éléments. Ton matériel est prêt, bien réglé, tu peux y aller… Tu pars sur l’eau, l’adrénaline monte… l’eau pénètre ta combi… elle est fraîche… tu la sens glisser sur ton pied… il faut passer la barre mais tu as le temps… Tu as le temps de choisir le bon moment… Rapidement tu es prêt à rentrer dans le matériel… pour pouvoir être performant… pour pouvoir être rapide… l’océan est déjà bien démonté, mais cela t’amuse… ça va être sport, tu le sais… mais si c’est difficile pour toi, ça le sera tout autant pour les autres… et tu es prêt à être un guerrier… à ne rien lâcher… à tout donner… à t’engager. Tu es préparé techniquement… tu sais naviguer dans les vagues…tu as toutes les armes et mentalement, tu es d’attaque pour surfer ces vagues que tu trouves habituellement grosses… Physiquement ton corps est solide… ton corps est prêt… tes gestes techniques sont affûtés… sont précis… tu sais ce que tu dois faire et quand il faut le faire… il te tarde de te confronter à ces conditions houleuses et ventées. Tu commences d’abord par faire des bords simples, à jouer dans les plus petites vagues… ou dans l’inside… pour caler tes repères… optimiser tes réglages… être le plus précis possible pour ces conditions… tu connais les réglages qui vont bien, tu connais les positions qui vont vite… tu sens la vitesse, tu ressens l’adrénaline… tu fais quelques gammes pour répéter des manœuvres et faire monter le cardio. Le cœur s’accélère, tu enchaînes les moves. Un d’abord, puis deux… tu les enchaînes de plus en plus vite… de plus en plus précis… ton cœur est bien activé… ton corps est en éveil… et ton mental est là… tes sensations sont bonnes… tu te sens bien sur ta board et avec ton aile… tu es heureux d’être là où tu es… tu es confiant sur ta préparation… tu as envie d’aller taquiner cette vague un peu plus grosse au fond… ça va être sport, tu le sais… engagé… tu es là pour ça. Tu es chaud maintenant… tu sais que tu es prêt, tu sais faire… tous les voyants sont au vert… Tu pars sur un bord vers le large… peut-être qu’il faudra franchir des vagues sur le point de déferler… tu sais ce qu’il faut faire pour que ça passe et tu le fais très bien… tu es concentré sur tes mouvements, tu y vas… c’est parti… cette vague qui te fait envie arrive… elle te semble grosse mais tu en as vu d’autres… et tu sais comment réagir en cas de chute… elle est rapide… elle est haute… elle est puissante… mais tu sauras lui appliquer ce que tu fais déjà sur d’autres vagues presque identiques… tu es bien positionné… tu respires… tu plonges dedans en relançant ton aile… tu es solide, bas sur tes appuis… ça accélère, la pente est forte, forte…ta planche te pousse avec une puissance inconnue… tu le sens dans ton corps et sur ton visage… mais tu es serein. Tu respires… tu as déjà fait ça… plusieurs fois… tu veux tenir… tu sais que ça passe. Tu plantes ton rail, tu sens l’eau glisser sur le pied… tu places ton bottom devant la déferlante… et c’est passé… Que du bonheur… tu surfes cette belle vague… tu es fier de toi et tu restes vigilant… tu maîtrises… c’est super… maintenant, tu te concentres pour être en harmonie avec la vague. Vous ne faites qu’un… dans la glisse la plus pure… il n’y a que toi, ton matériel et cette vague… vous allez dans le même sens pour être le plus efficace possible, ensemble, rapides, en symbiose… ton corps se gaine pour le contrôle… et parfois il se relâche pour profiter à fond de la glisse… tes pieds sont bien ancrés dans la planche… ça va vite… la vague casse derrière toi, elle te poursuit…c’est chaud. Focus. Focus sur cette vitesse, sur cet engagement que tu ne lâche pas… jamais… à aucun moment… l’adrénaline est forte mais c’est en allant vite que tu te sécurise. La vitesse permet de t’échapper, de te diriger avec précision… tu le sais… tu l’as expérimenté souvent… tu l’as vécu… plus ça va vite, plus c’est facile… et plus tu maîtrises… voilà le moment de placer un cut-back… si tu en as envie et… si tu sais déjà faire… tu attaques ta courbe avec un maximum d’engagement… C’est une super sensation… tu y vas à fond… tu es solide… Agile. Tu maîtrises… la vague te repousse… tu repars facilement… c’est toi qui contrôles… cela te donne beaucoup de bonnes sensations. La vague est passée… tu te laisses envahir par cette euphorie… Tu es fier de ta vague… heureux… fier de cette vitesse d’exécution que tu as mise en place… fier de toute cette technique… que tu as acquise et qui maintenant te donnera plus de sérénité…     Tranquillement quand tu te sentiras prêt… tu pourras réouvrir les yeux… t’étirer si besoin… bailler si tu en as envie… et revenir… là où tu es installé… à l’instant présent… “

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