Les clés pour un parapente soutenable

Changements climatiques, érosion des plages, continents de déchets, extinctions  des espèces, bétonnage à outrance, pollutions irréversibles… la crise écologique est sur tous les fronts. Après la réunion de la dernière chance pour le climat à Paris, les beaux discours coexistent plus que jamais avec l’inaction. Même la FFVL a signé des chartes et réalisé son Bilan Carbone afin de réduire ses émissions de CO2 et essayer d’inventer le monde qui va avec. Pourtant aucune évolution n’est encore palpable et aucune des filières du vol libre ne s’est organisée plus être propre. Dans ce domaine encore, il semblerait que ce soit avant tout la personnalité du pilote qui fasse toute la différence. (Par Vincent Chanderot dans Paramoteur+ n°7 (2011) et Parapente+ n°446, 2016)

Peu de parapentistes se disent favorables aux bouleversements climatiques, y en a-t-il pourtant qui réfléchissent à l’impact carbone d’une belle journée de vol avant de se lancer sur la route? La « stratégie nationale bas carbone » de la France ambitionne de réduire les émissions de CO2  de 40% d’ici 2030. C’est semble-t-il insuffisant, mais c’est déjà un défi colossal. Cet objectif ne sera pas atteint d’un coup de baguette magique de l’état : il y a la part de la collectivité mais aussi et surtout la part de chacun d’entre nous. Avez-vous déjà observé une amorce d’évolution dans notre pratique? Probablement pas, nous sommes au degré zéro de la sobriété carbone du parapente alors que nous ne disposons que d’environ dix ans pour diviser nos émissions par deux.  C’est à cet exercice difficile que nous devrions rapidement nous atteler.

Débauche de matériel technique, addiction, voyages : Le parapente est un des sports de nature les plus polluants! (c) Gradient

Quelques idées reçues sur la vie et le vol

Le parapente se pratique dans la nature, cela n’en fait pas pour autant un activité  écologique. Il exploite un environnement préservé mais génère un impact certain sur lui par la nécessité de s’y déplacer et d’y évoluer avec des équipements compliqués. Le vol libre contribue à accentuer un changement climatique dont la balance pertes/bénéfices ne semble globalement pas jouer en sa faveur. Nous avons vu comment notre loisir pourra être touché, car plus chaud n’est pas plus beau, c’est sans commune mesure avec tout ce qui remplit le reste de nos existences : rendements agricoles, accès à l’eau, pêche, maladies, biodiversité, paysages… Les Terriens qui en paieront le prix nous sont connus, ils sont déjà nés, cela rend le moment inédit. Car quand les Hommes se sont toujours serré la ceinture afin d’offrir le meilleur à leurs héritiers, notre génération, sourde aux cris d’alerte, n’a pas renoncé à se goinfrer et à jouir sans entrave, sachant pertinemment à quelle existence elle condamnait ses enfants. Quelle sera-t-elle avec la disparition de tous les récifs coralliens, de quasiment la moitié des espèces animales, des arbres et des fleurs ? Avec les sécheresses et les pluies plus intenses ou encore des poissons et des plages à l’agonie ?

(c) Nicolas Cochet / Air Design

Un nouveau paradigme

La France s’est engagée à diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre avant 2050. Pour limiter l’emballement climatique, nous ne disposons chacun que d’un crédit de 1,7 tonne équivalent CO2 par an. Cela signifie que nous pouvons, avec la technologie actuelle SOIT parcourir 10 000 km en voiture, SOIT chauffer un appartement au gaz  pendant un hiver, SOIT faire un A/R à New-York… et RIEN DE PLUS pour une année entière! Le défi est immense, car compter sur un énorme bond technologique est utopique. Peu de choses ont changé depuis les années que les scientifiques sont pendus à la sonnette d’alarme. Le train de vie à l’occidentale que George Bush junior décrétait « non négociable » semble figé et il est illusoire de compter sur des politiques qui semblent avoir renoncé à la défense de l’intérêt général, obnubilés par la croissance et aux mains de lobbys. Aussi faudrait-t-il très vite acquérir de nouveaux automatismes dans nos façons de consommer et de se déplacer, que chaque chose soit réfléchie… 

Le facteur pétrole

On pensait que ce parcours difficile serait encouragé par la pénurie de pétrole qui se profile doucement, or les cours de l’or noir sont au plus bas sous l’effet d’une surproduction de brut et d’une demande qui n’a pas redécollé depuis la récession. Dans ces années de pétrole pas cher, grande est la tentation de renoncer à évoluer pour en profiter encore un peu : aux USA la consommation d’essence a augmenté de 3% en 2015 et les kilomètres parcourus de 3,5%. C’est aussi un effet rebond observé lors de gains d’efficacité énergétique. Le passage à des voitures moins gourmandes incite les gens à rouler plus, à budget constant, où à acheter des SUV. L’histoire a montré qu’il en fallait peu pour que les cours flambent à nouveau, il sera alors urgent de consommer moins d’énergie pour des raisons environnementales mais aussi financières. Sans devoir compter sur les schistes ni l’uranium, dont la dernière mine sera vide avant le dernier puits de pétrole, c’est tout l’enjeu du Bilan Carbone de la filière parapente : émettre moins de gaz à effet de serre afin de limiter le changement climatique et garantir une pratique encore accessible à tous lorsque le pétrole vaudra de l’or, grâce à une anticipation précoce.

Une question qu’on ne pose pas

Le monde du parapente se préoccupe beaucoup de la météo mais bien peu du changement climatique. Non qu’il ne le craigne pas, mais plutôt parce qu’il n’est pas disposé plus qu’un autre à remettre en cause son plaisir. Nous avons aussi nos boucs-émissaires : les autres, les usines, les chinois, les paramotoristes… Quel est mon impact en comparaison de celle d’un prince du pétrole ? Pourquoi ferai-je des efforts alors que l’autre n’en fait pas ? La question n’est pourtant pas encore de savoir qui pollue le plus, mais comment chacun peut polluer moins. Il s’agit de trouver dans chacune de nos activités, à fortiori celles de loisir qui seront les premières remises en cause, les moyens d’être plus sobre pour multiplier les économies d’échelle. Le Bilan Carbone que nous avons réalisé pour l’école de la côte Basque Paramoteur 64 et son partenaire parapente Bidasoa Vuelo, démontre que le plus polluant n’est pas toujours celui qu’on croit. Un parapentiste de la plaine devant rouler 100 km pour rejoindre un site et voler 2h émet environ 45 kg eq CO2 sans même compter la navette ou une éventuelle récup. Un paramotoriste émettra pour le même temps passé en vol 30 kg eq CO2, carburant et amortissement du matériel compris (moteur+voiture) en se rendant sur un terrain par définition plus proche, à 25 kilomètres.

“Pourquoi ferai-je des efforts alors que l’autre n’en fait pas ? La question n’est pourtant pas de savoir qui pollue le plus, mais comment chacun peut polluer moins”

Bilan Carbone

Le Bilan Carbone inventorie toutes les sources d’émissions de tous les gaz à effet de serre pour une activité. Il analyse la fabrication des outils, leur utilisation, leur fin de vie, les transports, les immobilisations et tous les moyens engagés pour son existence. L’étude menée sur les utilisateurs de la base de Paramoteur 64/ Bidasoa Vuelo montre que les déplacements sont la principale source de pollution pour les deux pratiques, puisque même en vol moteur, les émissions liées à la voiture dépassent celles engendrées par une heure de vol dès que le terrain est distant de plus d’une quinzaine de kilomètres. La fabrication d’un parapente implique des matières premières toutes issues de la pétrochimie et sollicite des procédés énergivores. L’itinéraire d’une molécule de parapente est symptomatique d’un modèle mondialisé qui n’est pas soutenable, dont certains fabricants Français s’exonèrent peu à peu. Le fil, souvent fabriqué en Asie ou aux USA, est livré au tisserand (par exemple Porcher en France, qui  fournit 70% du marché mondial du parapente) d’où il sera expédié aux ateliers, la plupart du temps situées en Asie (Chine, Sri Lanka, Vietnam). Les ailes sont ensuite rapatriées en Europe vers les maisons mères, d’où elles sont finalement envoyées aux revendeurs des quatre coins de la planète.

Les ailes fabriquées en Asie ne sont pas une fatalité (c) Jeremy Lacoste

La fabrication du fil de Polyamide 6.6 (polymère d’adipate d’hexaméthylènediamine, ou nylon 66) émet environ 8kg eqCO2 par kilo de bobine de fil. Les entreprises telles que Porcher effectuent ensuite le tissage, la thermofixation puis l’enduction d’une ou deux fines couches de résine polyuréthane, des procédés très techniques et très émetteurs. (Pour un tissu nylon basique, destiné à l’habillement, les étapes du tissage émettent 4 fois plus de CO2 que la fabrication du fil). Les tentatives de recourir à des enductions aqueuses pour émettre moins de composés organiques volatiles ont été abandonnées, en raison de leur manque de compétitivité face aux enductions solvantes, plus résistantes. En attendant le premier bilan carbone, entre les fabrications du spi, des suspentes et des élévateurs, l’assemblage, le marketing et les transports, on peut estimer qu’ un parapente de 5 kg génère peut-être dans les 300kg eq CO2 entre le puits de pétrole et son premier gonflage. Beaucoup plus si ce parapente est expédié depuis l’Asie par avion. Cela repésente 15% du budget CO2 annuel dont chacun dispose pour limiter le réchauffement à 2°C. Ramené à sa durée de vie avec une utilisation standard, un parapente fabriqué en Europe serait donc émetteur d’environ 1kg eq CO2 par heure d’utilisation. Les émissions de CO2 à la fabrication seront probablement rapidement dépassées par celles émanant de l’utilisation (des déplacements surtout), néanmoins les possibilités de construire plus propre ne sont pas à négliger, car la reproduction de ces économies représente des quantités importantes au sein d’une industrie qui produit 25 à 30 000 ailes par an. Aucun tissu naturel n’est apte aujourd’hui à remplacer le polyamide, mais le fil nylon existe désormais sous forme recyclée, on le retrouve dans certains vêtements. Il génère moins de pollutions que le nylon organique, réduit la dépendance au pétrole et les volumes de déchets, dont l’incinération dégage des composés nocifs. La question de son emploi pour les spinnakers a été posée dans l’industrie nautique chez North Sails, mais ses performances avaient été jugées encore insuffisantes pour cette utilisation. Porcher souligne aussi les questions de surcoût, que les utilisateurs ne sont pas encore prêts à assumer.

Les voiles légères peuvent peser lourd

Les alternatives pour diminuer l’empreinte carbone des fabricants de parapente, si elles ne sont pas encore mûres dans la nature des matériaux, peuvent être creusées dans leur quantité, leur qualité et leur disparition. La fin de vie des ailes est une question qui reste en suspens depuis plus de dix ans. Personne ne sait comment valoriser les ailes  réformées, sinon dans les manches à air ou la bagagerie fantaisie. La structure composite du tissu complique tout recyclage des molécules et le matériel termine in fine son existence enfoui ou incinéré (un parapente relargue 7 kg eqCO2).

Les ailes lights : moins de matière, mais moins de durabilité (c) BGD / Lifka

L’amélioration des tissus et des designs offre désormais de meilleures performances à surface identique, ce qui permet une économie relative de tissus en diminuant les surfaces. Avec aujourd’hui les mini-voiles, le gain ne se fait pas seulement à la marge. Cependant, si certains ne volent plus qu’en aile montagne, force est de constater que cette tendance contribue plutôt à faire posséder une voile supplémentaire en créant un nouveau besoin, donc des émissions supplémentaires. Le designer de Niviuk Olivier Nef concède « Il est vrai que l’on propose de plus en plus de produits de niche, qui correspondent à une pratique très précise et qui s’ajoutent en plus des produits traditionnels ». Quant à l’idée de voir un jour émerger la voile unique de petite taille, « la diminution de surface se traduit par une augmentation de la vitesse générale, ce qui ne correspond pas aux pratiques et aux envies de tous ». Les ailes monosurface pourraient laisser entrevoir de sacrées économies de matériaux, même si, comme le souligne Olivier Nef, il y a moins de tissus mais plus de suspentage. Si leur poids est comparable aux voiles de montagne les plus légères, elles ne souffrent pas d’une si grande fragilité. Car un bilan Carbone prend aussi en compte la durée d’utilisation du produit : le doublement de sa durée de vie permet de diviser par deux le Bilan Carbone de votre activité parapentesque. Aussi, une voile trois fois plus légère, aura malgré tout un Bilan Carbone supérieur si elle doit être remplacée trois fois plus vite (à ceci près qu’elle incite à monter au déco à pieds plutôt qu’en voiture). La première chose à faire est de prendre grand soin de son matériel afin qu’il puisse voler longtemps. Une aile pliée alors qu’elle est encore un peu humide se dégrade de façon accélérée, surtout si elle est stockée dans un espace chaud. Il faut aussi éviter d’y enfermer des insectes et de trop la comprimer pour la stocker. D’après Porcher, leurs tissus lourds très enduits sont garantis 300 h minimum et peuvent aisément envisager le double d’utilisation, notamment grâce aux enductions déperlantes. Changer son matériel trop souvent n’aurait pas de sens dans une pratique de loisirs, à moins d’arriver encore à progresser, dans la mesure où les designs n’évoluent pas radicalement chaque année. Le tissu de l’aile d’un utilisateur moyen (50 h par an) peut, selon Daniel Constantini porte-parole de Porcher, conserver une porosité satisfaisante pendant 15 ans. Il ajoute qu’on gagnerait à surveiller l’homogénéité du vieillissement plutôt que de se focaliser sur la porosité. (voir l’article “J’achète, je vends, je vole une aile d’occasion)

Comment réduire son impact de parapentiste sur le climat?

Diminuer les déplacements = Voler près de la maison. (c) Nova

Nous connaissons tous des pilotes monomaniaques qui, même les jours de pluie, tentent le coup « au cas où », sans compter les kilomètres ni les émissions de CO2 pour parfois pas grand chose. Les plus évidents des gestes écoparapentistes sont de voler près de chez soi, en covoiturage, de monter plutôt à pieds et de se concentrer sur les bonnes journées plutôt que de multiplier les sessions pourries. Les déplacements « pour voir si ca vole » et rester finalement cloué au sol ont été limités au maximum chez Vuelo Bidasoa et Paramoteur64 grâce à une interprétation plus poussée des phénomènes météo locaux, des prévisions et l’installation d’un pioupiou sur site. Les élèves sont désormais formés à la lecture des émagrammes et des diagrammes de vent en altitude, afin qu’avec l’aide des nombreuses balises et webcams accessibles sur le net, ils puissent favoriser l’énergie la plus propre et la moins chère : celle que l’on n’utilise pas. Leur simulateur « SMAAP » permet de s’exercer au gonflage, aux posés et aux fermetures au cœur de la ville d’Irun, c’est peut être un modèle intéressant pour les métropoles. Le nombre souvent très réduit de places de stationnement aux abords des sites en général et de celui de l’école en particulier contribue à encourager le covoiturage. Chaque siège occupé retire une voiture de la circulation, aussi les élèves sont-ils invités, via la boucle wattsapp de l’école à partager leurs véhicules. Les parapentistes de la région utilisent aussi l’appli afin de partager les informations sur les conditions de vol et les propositions de covoiturage au delà du cercle des copains. Il est encore trop tôt pour conclure sur une augmentation du taux de remplissage des véhicules ou sur une seule hausse de la fréquentation des sites. Du côté espagnol, on prétend que le meilleur compromis temps d’ascension/récupération du véhicule s’obtient en montant à pied ou en garant le véhicule assez bas, compte tenu des longs détours qu’empruntent les routes.

Le simulateur smaap

Le moniteur Aitor Herran à Saint Sébastien enseigne le parapente de façon surprenante et luxueuse: en biplace double commande sur le site de soaring de Kukuarri, ce qui lui épargne le va et vient incessant de navette. L’école Paramoteur 64 aussi a optimisé son environnement en se déplaçant sur un terrain plus proche de ses clients et de la somptueuse corniche basque, qui offre tout de suite un dynamique diminuant considérablement la pollution atmosphérique et sonore. Les élèves équipés au cours de la formation d’un alti/vario peuvent visualiser la dose de gaz tout juste nécessaire à la tenue d’un vol en palier sans casser exagérément les oreilles des riverains. Olivier Beristain a aussi investi, à la suite de son bilan Carbone, dans un moteur électrique relativement silencieux afin de satisfaire voisinage et mairies. Car pour pouvoir voler près de chez soi, encore faut-il empêcher la fermeture des sites et susciter l’enthousiasme pour en ouvrir de nouveaux. On croise encore beaucoup de pilotes dont le mépris génère des tensions qui débouchent sur des interdictions, privant tous les autres de sites de proximité…

Au quotidien

Le PTV du parapentiste influant directement sa capacité à pratiquer la marche & vol, la surface de tissu nécessaire ainsi que la consommation du paramotoriste, les compagnes de nombreux pilotes en surpoids plébiscitent l’initiative des deux écoles de réduire fromages, saucisses et tutti quanti lors des repas sur le terrain. Avec un triple bénéfice sanitaire, économique et environnemental, sachant qu’il y a 25 kg de CO2 dans une côte de bœuf et que l’agriculture génère 25% des gaz à effet de serre.

Le matériel est un poste secondaire du Bilan Carbone de Paramoteur 64, il n’est cependant pas à négliger, en particulier parce que le fonctionnement d’une école influence souvent le rapport de ses futurs pilotes à leur équipement. Outre l’entretien minutieux, auquel sont associés les élèves, qui permet de prolonger la vie du matériel de dizaines d’heures, l’école offre aux pilotes brevetés la possibilité de voler sur ses aéronefs à un tarif compétitif ou de partager des paramoteurs en multipropriété. La mutualisation des parapentes et des machines est économique, elle évite de surexploiter les ressources et de produire inutilement.

La bagnole

La question du renouvellement des véhicules est récurrente pour l’école comme pour tous les pilotes. Face à la tentation d’acquérir une camionnette flambant neuve moins polluante, il ne faut pas oublier que sa construction émet aux alentours de 9,5 tonnes eq CO2 dans l’atmosphère. C’est à partir de 100 000 km, si elle parvenait à gagner 3L aux 100km, qu’elle émettra réellement moins de CO2, quand le bénéfice sur la consommation aura compensé les émissions dues à la fabrication. Les inventeurs de la prime à la casse s’en sont bien cachés, mais il est parfois plus judicieux pour le climat de prolonger la vie de son ancien véhicule (pour peu qu’il satisfasse aux normes anti-pollution) et de pratiquer l’éco-conduite : accélérer en souplesse et rouler moins vite en particulier en montagne. Sur autoroute, on ne perd que 4 minutes sur 100 km en roulant à 120 km/h mais on économise 1L. Démarrer en douceur surtout à froid, gonfler ses pneus, éviter les galeries et la climatisation permet de diminuer sa consommation jusqu’à 20% ! Au lieu de 4×4, qui ne se justifient pas sur 90% des sites, on pourrait rêver de voitures propres, qui n’existeront cependant jamais. Selon l’Ademe, les émissions dues à la fabrication des batteries de véhicules électriques sont telles que leur pertinence climatique apparaîtrait clairement au delà de 50 à 80 000 km en France et jamais en Allemagne. Car les fossiles y fournissent 53% du mix énergétique. Mais pour alimenter le parc auto français intégralement converti en électrique, il faudrait construire la capacité de 18 centrales EPR supplémentaires !

Les fléaux sociaux

Même parmi les plus âgés des parapentistes, on retrouve une pollution 2.0, qui s’avère  tout sauf virtuelle. Depuis la floraison des caméras sur les casques, le web déborde de vidéos et de photos, prises souvent sur les mêmes sites. S’il peut s’avérer difficile de résister au partage des souvenirs d’une bonne journée avec les copains, l’Ademe attire l’attention sur les émissions de gaz à effet de serre liées à internet. En effet, les images uploadées sur les réseaux type instagram, facebook ou youtube sont stockées, comme les emails, sur des serveurs dont l’impact environnemental est colossal. Ces fichiers volumineux consomment de l’espace disque et nécessitent in fine l’extraction de terres rares, de beaucoup de ressources naturelles et de l’énergie. Tous ces datacenters sont extrêmement gourmands en électricité (souvent produite au charbon) pour fonctionner et être refroidis par des climatiseurs dont les fluides fluorigènes peuvent avoir un pouvoir réchauffant jusque 24 000 fois supérieur à celui du CO2 (pour le SF6). Avec  0,5 gramme eqCO2 pour une recherche google ou 10 g le simple email ou le post qu’on ne pensera pas à effacer mais qui restera « entretenu » pendant des années, on peine à appréhender que tous ces gestes anodins, parce que reproduits des milliards de fois chaque jour, dépassent les émissions de CO2 du transport aérien mondial. Si les gens ne partageaient que quelques photos, les plus belles, elles n’impacteraient que davantage les esprits et moins le climat. Une dernière proposition : lisez, relisez et faites tourner ce magazine afin d’amortir les 300 kg eqCO2 que cet article (son impression sur le format papier) aura coûté à notre Planète.

Trouvé sur les réseaux, ce résumé vaguement exagéré de la pollution numérique parapentesque

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *